Dans le cadre de l’opération estivale arédienne « Rues des Arts », un atelier d’initiation à l’émail a été proposé par Laetitia Bonneaud, émailleuse.
mercredi matin, au rez-de-chaussée de la maison du patrimoine, Laetitia Bonneaud (Les émaux arédiens) * a initié quatre adultes et trois enfants à l'art délicat de l'émail sur cuivre, en commençant par une présentation de cet art du feu à travers les époques, ses différentes techniques, ses évolutions. À l'appui, le visionnage de vidéos illustrant son propos, notamment la fabrication des poudres d'émail à la Cristallerie Saint-Paul, à Condat-sur-Vienne.
Tout un processus
Laetitia Bonneaud a ensuite proposé aux participants de réaliser un médaillon émaillé, d'après un motif déjà existant ou de leur création. Ensuite, le s apprentis ont opté pour des couleurs, translucides ou opaques, qu'ils ont appris à travailler avec de l'eau et à appliquer à la spatule – toujours de l'intérieur vers l'extérieur. Vers la fin de l'atelier, les pièces ont été séchées puis mise au four, pour une cuisson de quelques minutes à 850° C.
Lors de cet exercice, les adultes comme les enfants ont pu constater la difficulté de l'émaillage, qui paraissait pourtant si facile en voyant faire l'émailleuse. « Les anciens disent qu'il faut au minimum 5 ans pour comprendre la matière et commencer à la travailler correctement », a affirmé Laetitia Bonneaud, « après on peut aller plus loin et expérimenter de nouvelles choses ». L'émailleuse est une
artisane d'Art, diplômée du CAP d'Emailleur d'Art sur Métaux, qu'elle a obtenu en 2011, à Limoges. Il s'agit d'une formation unique en France, que propose l'Afpi (Association de formation professionnelle de l'industrie) du Limousin.
Un esprit novateur
En 2012, Laetitia Bonneaud s'est installée à Saint-Yrieix-la-Perche. Emailleuse sur cuivre et argent, cette technicienne hors pair maîtrise depuis quelque temps la difficile technique du « plique-à-jour » – dont le résultat final fait penser au vitrail. Elle crée des bijoux, des triptyques, des tableaux en deux dimensions. Pour ces derniers, qu'elle la est seule à réaliser, elle a du inventer une nouvelle façon de faire. « Pour moi, l'émail doit vivre avec son temps. Je fais beaucoup de recherche pour permettre à cet art ancestral de se renouveler. J'expérimente de nouvelles techniques », a expliqué Laetitia Bonneaud. Actuellement, elle travaille sur des luminaires et autres, à partir de techniques et matériaux inédits.
(*) Laetitia Bonneaud, Les émaux arédiens, boutique n° 5. Pour en savoir plus y compris sur l'émail : https :\\sites. google. com\view\lesemauxarediens.
Photo illustrative de l'article réalisée par les journalistes du Populaire du Centre.